Du 29 Juin au 8 Juillet nous sommes partis rendre visite avec Yann Borgnet au grandiose massif des Dolomites situé au NE de l'Italie.
D'une réputation mondiale, c'est le paradis du grimpeur car on y trouve de nombreuses et très hautes faces calcaires toutes aussi majestueuses les unes que les autres.
De l'escalade athlétique et impressionante des Tre Cime au dalles engagés de la Marmolada on y rencontre tout les styles de grimpe et de rocher et les possibilitées sont démentielles !
On est parti d'Annecy le 29 au matin en direction de Cortina d'Ampezzo. Conduite économique oblige on a mis environ 13h mais en ne passant que par les nationales, pas un brin d'autoroute
svp ! La conduite à l'italienne est assez surprenante, surtout à Milan ou c'est chacun pour soi et où on fait abstraction du code de la route...
Bref, le 30 juin les choses sérieuses commencent, direction les Toffane di Roses pour la voie "Constantini-Appolonio" (TD+/500m et 7a en libre). Une belle entrée en matiére pour se mettre dans l'ambiance de ces si grandes parois...On libére les
3 longueurs clé en 6a/A0 pour une cotation max de 7a environ.
Les Toffanes di Roses au matin :
Dans la grande fissure de départ, parfait pour se mettre en jambe :
Nous avons fait la partie du millieu en 3 grandes longueurs : 7a/6c/6c+
Dans L1
Yann poursuit dans L2 :
Puis je finis dans L3, la fameuse fissures entiérement équipé avec des coins de bois et des lunules, on se met vite à l'envers dedans...
Le lendemain on passe aux choses sérieuses avec la Brandler-Hasse (ED/550m/7a+) dans la Face N de la Cima Grande. Une voie mythique dans une ambiance extraordinaire. L'escalade est toujours raide mais bien prisu et gimper en libre dans
un telle paroi est trés grisant !
Coucher de soleil sur les Tre Cime, La Brandler Hasse se situe au centre de la paroi du millieu,
Au pied du mur !
Le fameux grand diédre central :
Dans les premiéres longueurs :
Dans le bas les longueurs sont plutot courtes donc on peut facilement coupler 2 longueurs en 1. Ici Yann part pour L3+L4, un beau 6c de conti !
Je continu dans L5 et L6, là aussi c'est bien conti mais sa déroule pour 6c, on se rapproche des toits...
Yann les attaque par une grande longueur raide, 6c puis 7a.
A mon tour de tirer sur les bouteilles, et elles sont bientôt pleine mais sa libére, deuxiéme 7a !
Vue plongeante du relai, dur de lacher les mouvements au début mais ensuite sa se décoince.
Cette voie ouverte en 4 jours de juillet 1958 nous a vraiment enthousiasmés et marqué, on ne peut que tirer notre chapeau aux ouvreurs de ce magnifique itinéraire, il fallait un
sacré moral ! On peut aussi signaler la perf d'Alex Huber qui la parcourue en solo intégral, totalement hallucinant !
Le lendemain, comme le temps est toujours au beau fixe on enchaine sur la suivante, sa voisine la Cima Ovest et son
"Spigolo Scoiatolli" (ED/600m/7b). Là encore une voie grandiose, un peu moins soutenue que la Brandler-Hasse mais encore
plus aérienne, si si !
Par contre méfiance les cotations du topo nous ont parus bien sérres contrairement à celle de la Brandler, peut être est-ce la fatigue qui commence à se faire sentir...?
Le profi du Spigolo : Ambiance !!
Aprés un départ commun avec la Cassin, on quitte cette derniére pour continuer tout droit sur le fil...le premier crux est dessuite là, une barriére de surplomb à franchir et surement
une des plus belle longueur du trip, un 7b top gun !
Yann, impeccable l'enchaine à vue !
Plus haut, il ne faut pas hésiter à bien louvoyer pour trouver son itinéraire :
Aprés ces 3 premieres voies autour de Cortina d'Ampezzo, on s'accorde un jours de repos bien mérité et on prend la caisse direction la Civetta. Malheureusement la face est en mauvaise
condition, il ya plusieur trainées d'eau sur toute sa hauteur et les voies prévus sont inondées. On est assez déçu mais on se console en se rendant directement à la Marmolada, le
plus haut sommet des Dolomites avec ses 3343m et pleins de voies grandioses dans son immense face Sud !
La matin on roule jusqu'a Malga Ciapela, point de départ pour la Marmolada.
L'aprés midi on monte bivouaquer au pied des "Temps Modernes" (ED-/1000m/6c engagé) le projet du lendemain. Une
voie classique et qui permet de se rendre compte de ce qu'est la grimpe à la Marmolada. Ici on se protége essentiellement avec des protections naturelles du rocher. Donc pour résumé
quand c'est facile et que le rocher propose beaucoup de formes, l'assurage est assez aisé grace aux nombreux trous protegeables. Par contre dés que sa devient plus lisse et donc dur les bons
trous protegeable se font plus rares et les sections deviennent vite trés engagés, le monde à l'envers quoi ! Ici tricams, friends et lunules feront partis du voyage !
Durant l'approche les nuages accrochent la paroi et lui donnet un certain caractère plutot austére...
La voie mythique du "Pesce" apparaît soudain, de loin on me l'avait dit, la face n'est vraiment pas impressionante mais d'aprés les récits d'ascension que j'ai pu lire, une fois dedans c'est
tout autre chose...
L'immense face Sud
La première longueur côté 6c (dur!), nous donne du fil à retordre à froid, 4 point pour 25m, c'est au tour de Yann de s'y coller mais il est bien réveillé et l'enchaine avec un beau
combat.
Dans le début de la voie, on traverse vers la droite pour rejoindre un tobogan de dalles...
Yann dans une des longueur "mythique" de la voie un 6b super classe et engagé avec une rigole en plein dalle...
Le cheminement est parfois difficlie à trouver dans ces grandes dalles du fait de l'absence d'équipement dans les parties faciles... il ne faut pas hésité à louvoyer.
On s'est un peu perdu dans le bouclier final mais alors quelle ambiance !
Mine de rien cette voie est dèja bien exigeante et ses 28 longueurs nous ont bien fatigués ! Du sommet la descente est heureusement rapide, il suffit de se laisser glisser dans les grandes pentes
de neige de la face N (attention c'est un terrain crevassé) pour rejoindre le lac di Fredda (1h). Ensuite un coup de stop pour retrouver la voiture et c'est gagné. Sinon il y a le téléphérique
mais ce n'est pas le même prix...
Les 2 jours qui suivent ont se repose, le temps est plus couvert que les jours précédent. On en profite pour récupérer nos affaires de bivouac laissé au pied de la voie puis on pose notre matos
au pied du "Pesce", qu'on projette de gravir le lendemain. Vu qu'on dort dans la voiture à Malga Ciapella on sera plus léger pour l'approche !
Malheureusement dans la nuit c'est le drame, nos estomacs n'ont pas apprécié le repas du soir, (surtout le mien) où l'on a fait passé notre tomme complètement (trop) faite depuis 10 jours !
Quels imbéciles ! La nuit est horrible et n se passe de comentaire...A 2h du mat trouver un médecin dans ces bleds pommés n'est pas évident, c'est donc les Urgences qui s'en occupe. Direction
l'Hôpital pour une nuit vitaminé ! Le lendemain je suis encore bien déchiré et il me faut du repos. Yann à passé une trés mauvaise nuit aussi et je le remerci encore pour son aide
! Notre motivation n'y est plus. Yann Giezendanner annonce du mauvais temps à partir de vendredi. Tout ces petits paramètres nous font hésiter pour la suite des choses, on avait prévu encore
1 semaine de grimpe mais on décide sagement de rentrer en France sans regrets, cette semaine déja bien chargé était géniale ! C'est sur finir par le "Pesce" aurait été fantastique mais
sa sera pour une prochaine fois, le plus rapidement possible je l'espère !
Les dolos ce n'est quand même pas que de la caillasse à tout va ! La nature est belle !
Dans les alpages de la Marmolada, rencontre avec les Marmottes...
Pour finir, une photo de la cordée ! Merci Yann, super moments avec toi !