Retour en image sur notre expédition à
l'Aconcagua (6962m) en décembre dernier. Avec mon ami Hélias Millerioux nous sommes partis un mois en Argentine dans l'Amérique du Sud. Notre
projet étant de grimper la face sud du "Cerro Aconcagua" plus haut sommet d'Amérique avec ses 6962m.
La face Sud dans toute sa grandeur :
Mais avant de rejoindre la haute montagne nous avons beaucoup de choses à faire!! Après 25h de voyage nous atterrissons à Mendoza et le choc est brutal, la bas l'été bas son plein et la
chaleur est étouffante!
Comme tout début d'éxpé nous avons beaucoup de préparatifs avant de pouvoir grimper, d'autant plus que sommes partis qu'à deux. Les courses de nourriture, pour vingt jours, nous prennent une
journée dans le Carrefour du coin. Nous devons régler l'acheminement de notre matériel, par des mules, jusqu'a notre camp de base. Enfin, et ce fut la chose la plus difficile de l'éxpé, il nous
faut acquérir le permis d'ascension pour être autoriser à grimper la Face Sud!!!
Nous allons devoir attendre 8 jours afin d'obtenir le permis d'ascension, un vrai Scandale!!! Une nouvelle réglementation hyper stricte à vue le jour depuis 2010 à cause des nombreux
accidents qu'il y a eu auparavant. Il nous faut remplir de nombreux formulaires, disposé d'un matériel conséquent en terme de sécurité, rentrer en contact avec la France... Nous faisons
d'innombrables allers-retours dans la ville qui commencent à nous fatiguer!! A force de mettre pression nous obtenons enfin l'autorisation de grimper la "PARER SUD" auprés des
autorités, et c'est une belle étape de franchie!!
Pour nous changer les idées nous passons deux journées en montagne. Nous nous dirigeons sur le "Cerro-Penittentes" 4328m. - Puente Del Inca : Point de
départ de notre marche. Un curieux endroit où un pont naturel s'est formé grâce à l'érosion du fleuve Las cuevas passant dessous. Au début du siècle on y trouvé un hotel thermale qui étaient
très fréquenté par l'aristocratie. En 1965 une avalanche de boue détruisit entièrement le secteur et nous pouvons aujourd'hui en admirer les vestiges :
Les fameux penitents du sommet du même nom :
Un pont typiquement artisanal!! : Nous bivouaquons vers 3400m. Le climat est les paysages désertiques
sont surprenants. La face sud au loin, se dévoile :
Des montagnes à perte de vue... le plateau sommitale du cerro penittentès me fait penser à celui du pic de bure : Pause photo au sommet du Penittentès 4300m, premier sommet de notre expé, hormis le vent les températures sont agréables.
Nous redescendons à Mendoza aprés ces deux journées. Nous sommes prêts administrativement et nos 9 sacs sont pris en charge jusqu'a notre camp de base. A nous de jouer maintenant, le parc de
l'Aconcagua s'ouvre à nous!! :
Pour rejoindre notre camp de base, nous devons compter deux jours de marche. Nous faisons un permier arrêt à Confluencia (3410m). Ici nous sommes sur la partie commune de
la voie normale et il y a du monde!
Hormis l'Almaceres (5400m) à regarder, il n'y a pas grand chose à faire :
Le lendemain nous marchons jusqu'a notre camp de base appelé "Plazza-Francia" à l'altitude de 4200m au pied de la face sud. Le monstre s'offre enfin à nos yeux :
Les mules arrivent peu aprés et nous déchargons nos sacs. Une mule porte environ 60kg et avec environ 150kg de matériel nous en avons eu besoin de trois.
Voilà a quoi ressemble notre camp de base. Avec ce que nous avons prévu commes affaires nous pouvons y rester 20 journées!
Nous prenons doucement nos marques. La chaleur est étouffante en millieu de journée et la poussière de l'endroit est terrible quand le vent se lève. Devant nous, très proche, la face
sud est superbe et les conditions semblent bonnes. Nous essayons d'estimer une échelle de hauteur des différentes sections de la face...que c'est grand!! Avec notre expérience il nous est
impossible de trouver une face que nous ayons déja grimper avec cette hauteur... L'itinéraire des Slovènes semble être en condition correcte...
Nous restons 2 jours au Camp de Base. Nous en profitons pour aller repérer du pied de la face (pas trop prêt quand même!!) les conditions des itinéraires. Moi en plein réflexion?!
Au pied de la voie Française 1954. A droite c'est l'attaque par la cascade de glace. A gauche c'est le départ Slovène qui utilise des bandes de neige et pénittent, peut être
un peu plus protégé? En haut, le sommet à pas moins de 3000m!!
Hélias au pied de la voie Slovène 1982. Le bas est assez sec mais les conditions nous semblent jouables si elles ne se dégradent pas. En effet la premiere partie franchie un
bastion de 200m très raide en glace qui ne fait vraiment pas rire!!
Au centre il y a un cigare grade 6 hallucinant!! A gauche deux goulottes millésimes et à droite du tube le plaquage emprunté par les Slovènes qui est déja fins...Les goulottes de gauche nous
semblent etre la solution la plus jouable. A gauche, franchissant le bastion sommital c'est la ligne très engagé ouverte par le regrétté Thomaz Humar.
Sur le retour nous admirons la partie droite de la face et ses énormes cascades de plusieurs centaines de mètres!! Nous hallucinons de ces structures perchés tout la haut!
L'éperon peu marqué à gauche à été ouvert en 1985 par une équipe Française menée par J.P Chassagne et reprise par des Slovènes
avec des variantes superbes. Il existe aussi une ligne de cascade secrète? ouverte par Fred Vallet et Manu Pelissier. La Face Sud à attiré de nombreux
alpiniste Français, souvent comme première expé. Certainement que l'équipe de 1954 fit pousser des ailes à des générations entière.
I- Ascension du Mirador (5500m) :
Nous sommes agréablement surpris mais nous ne constatons que très rarement des chutes de séracs ou de pierres et celle-ci ce produisent à droite de la face! Nous sommes
guronsé et nous commençons ainsi notre acclimatation prévu pendant 5 jours sur le Mirador culminant a 5500m.
L'ascension n'est pas très marrante, du Camp de base il y a 1300m de dénivellé dans principalement que des éboulis... Mais la vue sur la Face Sud juste derrière nous fait vite oublier cette dure labeur...
Hélias en pur style Parisiens/Alpiniste le jean quoiqu'il arrive et les basket de skate jusqu'au sommet!!
Nous installons notre premier bivouac a 4900m. Sa y'est on est monté plus haut que le Mont Blanc!!
Le lendemain il nous reste 600m pour arriver au sommet. On a suivi une grande rampe suspendu assez impressionante avec des passages d'escalade en 3/4.
Vers 5200/5300m on commence vraiment à sentir l'altitude et elle fait diminuer notre rythme rapidement!
Malgrés tout en début d'aprés midi nous sommes au sommet!
Depuis que nous sommes entrée dans le parc, c'est à dire une semaine il a fait beau tout les jours! Nous commençons à nous poser des questions sur l'état des cascades du bas de la Slovène...elle
diminue chaque jours devant nos yeux et les taches noirs s'aggrandissent! De plus Julien Désécures, notre routeur météo, nous anonce encore une semaine de grand beau! On voudrait grimper
tout de suite mais il faut que nous nous acclimations et on se ronge le pouce chacun de notre côté!
Je vous assure qu'on à vite fait de tourner en rond au sommet du Mirador. L'endroit, hyper venté et petit et plat. On avait prévu d'y passer 4 nuit mais finalement on en passera que 2!
Pas parcequ'on se fait chier mais je souffre d'une sinuisite et mes sinus me sont extremement douloureux avec l'altitude. Le seul remède car les médocs ne font rien c'est de perdre de
l'altitude.
De notre tente, l'Aconcagua nous paraît toujours aussi haut
Voilà à quoi resemblé ma journée! C'est difficile de douiller en expé!
mais c'est aussi ça : des moments de doutes, de réflexions, de longues attentes, des prises de tête, le tout étant d'être prêt quand il faut grimper!
Nous redescendons donc au camp de base àprés cette acclimatation aussi rapide que Gilles-Panizzi au Col de Bleine. Dans la descente nous mesurons à regrets le changement des conditions de
glace sur la Slovène et notre moral en prend un coup. Mais là çà pue vraiment et ça ne nous inspire plu!
On ne sais pas trop quoi faire les prochains jours mais le repos est inévitable. On va rester au camp de base et réfléchir. Ma sinuisite se stope rapidement deux jours à gros coup d'antibio
et d'être redescendu plus bas en altitude. J'ai peur de re-avoir mal en altitude...On abandonne le projet de la Slovène due aux mauvaises conditions de glace. On choisi donc de se rabattre sur la
voie Française de 1954. Une ascension plus facile et en meilleur condition qui nous permettra de partir léger! Par contre beaucoup plus exposé.
En parlant des séracs, ces derniers jusqu'a présent tombés très rarement et voici maintenant que nous avons droit à trois chutes par jours un peu à droite de la voie Française...brrr! On reste
finalement trois jours au camp de base jusqu'a ce que nous soyons bien reposés. La météo est bonne pour les quatres prochains jours et nous décidons de partir dans la face, motivés comme jamais!
La grande question que je me pose est : est ce que je vais re avoir mal plus haut? On verra!!
Pour l'anecdote, la veille au soir, prêt à dormir dans notre tente une énorme avalanche comme nous n'avions jamais vu se produit et dévaste toute la face!! Gloups...on en est venu a ne plus
vouloir y aller... puis finalement on a avançé notre réveil de 3heures!! L'objectif étant de faire notre premier bivouac au dessus de la barre de sérac à 6000m et limiter au maximum le temps
d'exposition.
II-La face sud par la voie Française (6962m)
l est trois heures quand nous quittons notre camp de base. Térrifié par les vestiges de l'avalanche nous faisons un large détour pour atteindre le pied de la voie en étant protégé. Sur la
photo on peut voir une couche de 10cm de neige fraîche résultant de la coulée d'hier soir.
Eclairé par la frontale, il est 5h, nous attaquons par une longueur de glace à 80° en
corde tendue suivi d'une longue remontée dans des pénitents, l'ambiance est un peu tendue...
Nous suivons une goulotte sur 150m qui nous ammène sur le fil de l'éperon ou nous pouvons enfin souffler, nous sommes protégés! Hélias difficilement visible, au centre de la photo, va sortir
de l'entonnoir final, le rocher par la variante que nous avons emprunté est vraiment mauvais!
Nous rejoignons l'itinéraire classique où nous constatons les nombreuses cordes fixes. Mais elle ne font guère envie vu leur état!! La ligne de crête dérrière nous est déja grande :
Hélias tout sourire, que c'est bon de grimper!
Vers 5100/200m nous nous accordons une première bonne pause. Nous sommes à la base de la section difficile de l'itinéraire avec les Tours Rouges. Il est 9h soit 4h aprés notre départ, la
progression a été rapide en corde tendue.
Une vue rapproché des fameux pénitents, qui rendent la progression assez besogneuse! Au dessus les Tour Rouge nous parraissent très raide...par ou ça passe?
Nous attaquons par une dalle friable en bon V très exposé.
La longueur suivante, que nous avons trouvé en V+ est super à grimper! d'autant plus qu'il n'y a pas de corde fixe! mais elle se protège bien.
Du beau libre à 5500m!
Une dernière longueur côté V cheminée et nous sommes au sommet des Tours.
Hélias à la sortie :
Il est 13h quand nous sommes au sommet des Tours. Ca fait 7h que nous grimpons et nous avons avalé 1300m! On s'accorde une autre bonne pause. Notre moral est très bon et on se voit demain à midi
au sommet...! La suite est la partie la moins drôle de l'ascension. Il faut remonter le pente de glace à l'aplomb du sérac pour aller chercher un ressaut mixte...trois à cinq heures assez
exposés...nous perdons beaucoup de temps à grimper des dalles pourris qui ne sont pas recouverte par la neige.
Nous progressons en corde tendue jusqu'a buter sous le ressaut mixte. Les cordes fixes sont enfouis sous la neige, nous suivons alors un système de goulotte avec des passages à 90° sur 5
longueurs. Nous sommes a 5800m et la fatigue se fait sentir.
Il est 19h quand nous atteignons la barre de séracs! Il nous faut vite trouver un endroit pour dormir pour éviter de se cramer pour demain.
Nous trouvons un cheminement côté gauche des séracs. Par quelques longueurs de glace et une luminosité de moins en moins fort nous franchissons la barrièrre de séracs pour poser notre premier
bivouac vers 20h30. Objectif atteind nous sommes à 6000m et protégé! Hélias sous la dernière lame, où nous mettrons notre bivouac.
Nous décidons de nous reposer un peu plus demain matin car nous sommes bien entamé. Il est 9h quand nous quittons notre emplacement. On va vite comprendre qu'il va nous être difficile d'être ce
soir au sommet car nous sommes entamés de la journée d'hier...les pas sont lents et le souffle court...
Nous remontons le superbe glacier suspendu jusqu'a à la base de la variante Messner.
Le bas est assez sec et nous tirons cinq longueurs de mixte. Nous faisons une rencontre que nous aurions aimé éviter...mais la montagne n'est pas toujours gaie...
Nous sommes vers 6500m à 16h, nous décidons de stopper la journée ici d'autant qu'il se met à neiger!! Des avalanches commencent à se produire en partant du haut de la pente sommitale.
Prenant du volume et tombant dans notre axe, nous tirons rapidement à droite pour nous abriter dans le rocher. L'endroit est raide et nous mettons 2h pour tailler dans la glace une
petite terrasse pour poser nos fesses, ce soir on dormira pas dans la tente. Ca pue la mort!! mais où nous sommes nous sommes en sécurité. Le moral en prend un coup mais on va passer une nuit
correcte finalement.
Le soleil se lève tôt et pour se lever est c'est appréciable! Aprés un bon petit dèj nous quittons notre second bivouac. Aujourd'hui on sort!!
Nous sommes heureux qu'il face beau. Nous avons trouvé la pente final vraiment exposé. C'est raide, en moyenne 60° avec des passages jusqu'a 80° et constament en neige profonde, la
sortie dans le mauvais temps nous aurait fait voir rouge...Belle ambiance vers 6700m :
La progression est très lente, nous sommes cuit mais le sommet se rapproche!! Hélias à la bagare vers 6800m.
Nous débouchons sur la crête sommitale à 6900m vers 16h. Nous sommes maintenant dans le mauvais temps et tout la haut c'est la tempête! On pose nos sacs a mi chemin et on pousse
jusqu'au sommet qui s'effectue en aller-retour depuis la crête.
On est explosé mais d'être enfin ici nous redonne la forme et le sourire!! La face Sud c'est fait! On ne s'attarde guère car il fait froid et la descente est longue.
La voie normale s'avère être toute sèche et elle forme ainsi d'énormes éboulis raide jusqu'a Plaza del Mulas (4200m). Nous allons mettre 3h du sommet pour arriver à ce camp de
base! Tout droit dans les éboulis, plus rien à calculer juste se laisser descendre! A 20h nous sommes chaleureusement accueillis dans la tente messe de notre agence qui nous servent à boire et à
manger!! On est comme des rois et c'est bon d'être là!
Le lendemain le départ est encore matinal (et oui!) car nous voulons rejoindre Plaza Francia le soir même. La marche, fatigué comme nous sommes va nous prendre du temps et ce
n'est que vers 19h que nous pourrons enfin nous poser dans notre tente à notre camp de base! La boucle est bouclé et la joie est grande...
Le lendemain les mules viennent cherches nos sacs tandis que nous déscendons à pied. Nous laissons derrière nous la face sud de l'Aconcagua, avec tout ses souvenirs de tout la haut
maintenant dans nos têtes...il y aura peut être une prochaine fois...mais pour l'heure sa va être resto pour nous deux! Puis je m'en retournerais en France pour les fêtes tandis que
Hélias surfera pendant quatre semaines les vagues du Chili...
Ce fut un superbe aventure que nous avons vécu tout les deux. Nous avons découvert l'univers de la haute altitude est de ses grandes parois, fait des erreurs mais aussi appris beaucoup sur nous
même. C'était notre deuxième expé et ce ne sera surement pas la dernière...
Je tiens à remercier beaucoup de personnes pour nous avoir aider à réaliser ce projet :
- Les nombreux conseils sur toute la préparation de la part de : Stéphane Benoist, Bruno Sourzac, Christophe Moulin, Yannick Grazianni...
- La FFME. pour son aide financière.
- Le CAF, le Vieux Campeur et Béal. pour leur aide matériel.
- Mon partenaire SCARPA
Tous les amis pour leur messages de soutien et d'encouragement,
et, sans qui tout aurait été impossible, mon amis Hélias Millerioux...
A bientôt pour de nouvelles aventures